Le froid s’installe tout doucement chez nous et Biquette avait besoin d’un nouveau manteau d’hiver. Nous avons donc fait le tour des boutiques sans rien trouver de folichon et puis au détour des allées des Galeries Lafayette, Biquette tombe sur un magnifique manteau long et là c’est le coup de coeur ! La vendeuse lui fait essayer, il lui va parfaitement bien, elle adore, bref ! Parfait ! Et là, on regarde l’étiquette… Ah bah non finalement il n’est pas si parfait que ça, on va réfléchir et on reviendra, merci beaucoup, au revoir…
De retour à la maison, fiat lux : et si je le lui cousais moi, son manteau rêvé ? Après tout, pourquoi pas… Voilà donc comment je suis tombée sur le patron du manteau Marit : un manteau long, en laine, un joli col, des grandes poches… Allez zou, un petit tour sur le site de Bennytex, deux mètres de tissu pour biquette et deux mètres de tissu pour moi, ben oui, il faut bien que je teste d’abord le patron … 😉
Le tissu est très vite arrivé et mes deux chassistants l’ont tout de suite testé et approuvé :
Les tissus en laine ne supportent pas de passer en machine, j’ai donc commencé par les décatir, c’est à dire à les repasser à grande vapeur, avec une pattemouille pour protéger. C’est long et fastidieux mais c’est vraiment nécessaire pour débarrasser le tissu de ses apprêts et surtout pour lui empêcher de rétrécir par la suite.
Ensuite s’est posée la question de la taille : pas évident de choisir quelle taille couper pour Biquette qui fait une taille adulte en hauteur mais qui n’a pas encore de mensurations adultes pour les autres mesures… J’ai donc choisi de faire une toile en 36, qui m’ira si elle se révèle portable et qui me permettra de lui faire essayer et donc d’ajuster pour elle.
En coupant les pièces j’ai réalisé que le manteau n’allait pas être très chaud parce que le lainage était un peu fin. J’ai donc décidé d’essayer de patronner moi-même une doublure et je ne m’en suis pas trop mal sortie, la chance du débutant en doublure probablement ! J’ai choisi un tissu de mon stock, un jean brodé que j’avais utilisé cet été pour me coudre une jupe crayon. J’ai cousu ce manteau en quelques jours et j’avais vraiment hâte de pouvoir le tester/porter.
Et puis là, gros blocage sur la dernière étape : les boutonnières. Impossible de les coudre : le pied à boutonnières patinait sur les bouclettes du tissu et faisait donc du sur-place. GRRR ! J’avoue m’être un peu découragée à ce moment-là, moi qui avais réussi à coudre ce tissu magnifique et à créer ma doublure, rester coincée sur les boutonnières que je réussis sans problème d’habitude m’a vraiment contrariée. Et puis une amie très chère qui se reconnaîtra si elle a le courage de lire ce pavé m’a dit que j’allais y arriver. Elle en était sure. J’ai bien entendu son affirmation, l’idée a fait son chemin en moi et finalement, elle avait raison… J’ai trouvé la solution :
Etape 1 Etape 2 Etape 3
Etape 2 : j’ai déterminé l’emplacement de chaque boutonnière grâce à ma règle magique (disponible ici chez Rascol, chère mais ô combien utile)
Etape 3 : ma machine a bien voulu coudre la boutonnière, yes !
Etape 4 : il ne restait plus qu’à humidifier légèrement le tissu pour que le stabilisateur disparaisse.
Voici quelques photos portées de cette toile qui est tout à fait portable et que j’aime beaucoup. Je ne regrette pas d’avoir ajouté une doublure car le lainage est fin et la frileuse que je suis aurait sûrement eu froid lorsque la bise serait venue.
Je suis contente du résultat, le manteau est confortable et la doublure se marie bien avec le lainage. Par contre, je trouve qu’il me tasse un peu, et c’est bien fait pour moi parce qu’une fois de plus, je n’ai pas fait les modifications de stature : j’aurais dû le raccourcir d’au moins 5 cm dans la hauteur. Sa coupe loose me plaît bien aussi mais je vais peut-être essayer de coudre une ceinture pour réduire un petit peu l’ampleur. On verra plus tard, pour l’instant, je m’attaque au manteau de Biquette.
J’ai donc pu faire essayer ce premier jet à Biquette et heureusement que je ne m’étais pas lancée directement dans son tissu chouchou parce qu’il aurait été trop grand pour elle ! On a décidé ensemble de partir sur une taille 34 et me voilà donc repartie à décalquer le patron … j’avoue que ce n’est pas la partie que je préfère mais le soin qu’on apporte au patron déterminera ensuite la qualité du vêtement … donc, pas le choix, on arrête de râler, on prend son crayon et sa règle et on décalque… sans oublier de rajouter les marges de couture qui ne sont jamais incluses dans les patrons de chez LMV.
Pour Biquette aussi j’ai choisi de doubler le manteau, avec un magnifique tissu imitation fourrure de chez ma petite mercerie :
Voici la façon dont j’ai procédé pour patronner la doublure. Je vous rappelle que je ne suis pas une couturière professionnelle et que ma technique n’est donc pas académique.
J’ai procédé de la même façon pour le dos :
Enfin pour les manches, je n’ai pas touché au patron et j’ai donc coupé 4 fois la même pièce, 2 manches en laine et 2 manches en poils. j’aurais pu utiliser un tissu satin pour doubler les manches, ça aurait aidé à l’enfilage mais encore une fois la frileuse qui est en moi a pris le dessus et a eu peur que Biquette ait froid aux bras cet hiver (non mais n’importe quoi !!).
Une fois que les deux manteaux sont montés (extérieur et doublure), on vient les coudre ensemble endroit contre endroit.
Il faut bien laisser une ouverture sur le côté de la doublure pour pouvoir coudre le bas et retourner ensuite. Moi j’ai oublié de laisser cette ouverture et j’ai donc dû coudre l’ourlet du bas à la main, ce qui me donne un rendu pas bien net. Évidement, on coud les manches avant de fermer l’ouverture de la doublure. Pour cela, j’ai procédé comme sur les photos ci-dessous : j’ai fait se rejoindre les manches extérieures/doublure entre les deux épaisseurs du manteau, j’ai bien fait attention à ce que les manches ne soient pas vrillées et j’ai cousu les poignets endroit contre endroit.
Cette fois-ci, avec ce tissu lisse, j’ai n’ai pas eu de difficultés à coudre les boutonnières, ouf !
Voici Biquette avec son beau manteau :
Et notre duo final, dont je ne suis pas peu fière :
Ces manteaux Marit m’auront bien occupé les mains et l’esprit pendant quelques semaines. J’ai appris de nouvelles techniques couturesques, j’ai progressé entre les deux manteaux (malgré encore quelques défauts, des plis notamment) et j’ai également pu m’évader pour oublier, un peu, la perte de mon chaton. Je suis satisfaite d’avoir mené ce gros projet à son terme, à moi maintenant les projets faciles et rapides !
Bravo pour ta ténacité 😉👏 vous êtes prêtes pour partir en virée shopping! 😘
Merci ! Oui on est parées !