Tenue Historique, McCall’s M6097

L’Homme, Biquette et moi-même avons récemment eu le privilège de participer à un bel évènement au château de Bouesse, dans le Berry (36). Le thème de la soirée, « quand Jean De La Fontaine rencontre Charles Perrault au château », m’a tout de suite emballée et j’ai voulu à la fois remercier nos hôtes en jouant le jeu à fond et en même temps, me faire un plaisir couturesque jusque là inconnu pour moi : coudre des tenues historiques.

Pour coller au thème, nous avons choisi d’incarner Jean De La Fontaine pour l’homme, le corbeau et le renard pour Biquette et moi. J’ai donc commencé à chercher des patrons historiques et pour ma part, j’ai jeté mon dévolu sur le patron M6097 de chez McCalls. Les deux autres tenues feront l’objet d’articles à part entière.

J’ai trouvé mon patron sur le site américain Somethingdelightful.com et j’ai commandé la version pochette pour ne pas avoir à imprimer je-ne-sais-combien de pages. Dans un premier temps, j’ai pensé faire une bonne affaire car le patron était en promo à 4,99 dollars. Imbattable non ? moui … mais comme j’ai dû payer des frais de douane (environ 10 euros) pour réceptionner mon colis … au final, l’affaire ne fut pas si bonne que ça. Bref. C’est un peu échaudée que je me suis mise à la recherche des tissus et alors là, considérant le métrage nécessaire, je me suis tournée tout de suite vers Driessen Stoffen pour leur excellent rapport qualité/prix. Pour plus de sécurité (échaudée je vous dis) j’ai commencé par commander des échantillons. J’ai également commandé queue et oreilles de renard (synthétiques of course) chez les Chinois.

J’ai choisi le tissu 3436 et j’ai donc commandé 6 mètres de ce tissus + 1 mètre de tissu poilu blanc, sans oublier 2 mètres de doublure. J’ai également commandé par la même occasion les tissus pour Biquette pour ne payer les frais de port qu’une seule fois. Concernant la mercerie, là non plus je n’ai pas cherché très loin et j’ai passé commande chez Mercerie Extra. Cette robe nécessite 7 mètres de galon et 4 mètres de cordon. Le patron liste d’autres fournitures mais je ne les ai pas commandées car j’avais prévu de m’en passer.

La première étape de cette aventure couturesque fut de pousser les meubles pour pouvoir bien étaler le tissu et couper les différentes pièces correctement. J’ai coupé la taille 12 que j’ai agrandie à la taille 14.

Une fois toutes les pièces coupées, je me suis lancée. Je pensais prendre des photos étape par étape mais au final, tout est allé très vite : les explications (disponibles en anglais, français et espagnol) sont limpides et je les ai enchainées sans même m’en rendre compte.

En gros on commence par monter le corsage extérieur :

Mon milieu devant comporte une couture au milieu car j’ai voulu utiliser tout mon coupon. Le patron prévoit normalement de couper cette pièce au pli.

Ensuite on rajoute la doublure (qui se monte exactement comme l’extérieur), puis les manches. Jusque là, il n’y a vraiment aucune difficulté

A cette étape j’ai commencé à faire les premiers essayages ; j’aurais dû essayer bien plus tôt (et même faire une toile …) car le décolleté était trop plongeant pour moi et le corsage bien trop large. Qu’à cela ne tienne, j’ai décidé d’incarner mon personnage à fond et de ruser ! Pour le décolleté trop profond, j’ai simplement resserré légèrement le tissu en cousant à la main le galon de fleur. Quant à la largeur du corsage, j’ai reculé de 9 cm chaque patte de boutonnage au dos en repliant le tissu en trop à l’intérieur et j’ai ainsi obtenu un corsage parfaitement à mes mesures. J’ai choisi de ne pas poser des œillets pour le laçage mais plutôt de faire des boutonnières rondes.

Quant à la jupe, tout s’est bien déroulé également. Je n’ai rencontré aucune difficulté, si ce n’est, une fois n’est pas coutume, pour réaliser l’ourlet. L’ampleur de la jupe est tellement importante que le tissu est difficile à manipuler. Mes poilus ont pourtant essayé de me tenir le tissu pour m’aider mais rien n’y a fait. J’ai fini par mettre la jupe sur mon mannequin et à couper tout ce qui trainait par terre (mais sans oublier la marge de couture quand même).

Évidemment, je n’ai pas cousu la jupe jusqu’en haut pour pouvoir faire passer la queue. Le patron est très pratique car il comprend une patte de boutonnage (pression) pour refermer le haut de la jupe, sous la ceinture, ce qui m’a permis de dissimuler l’ouverture créée par le poids de la queue. Ce n’est peut-être pas très clair, il faudra que vous me croyiez sur parole !

Pour compléter ma tenue, j’ai cousu un ras du cou en moumoute avec un morceau de galon fleuri et j’ai également créé une petite bourse avec le même tissu que la robe. Enfin, j’ai récupéré une paire de gants que j’avais déjà utilisés pour une tenue Charleston.

voici le résultat :

Ce n’est qu’une fois la tenue terminée que j’ai vu le détail qui tue : la partie blanche basse n’est pas assez large et ne coïncide pas avec la partie blanche haute. Je n’ai vraiment pas fait attention sur le moment et je ne m’en suis aperçue qu’à l’essayage final, quand j’ai mis les deux pièces ensemble. Ça m’a fait rager sur le coup (et je re-rage en voyant les photos) mais fort heureusement, cela ne m’a pas empêchée de passer une soirée fantastique dans ce lieu magnifique.

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